SAN PEDRO DE ATACAMA

Notre arrivée:

Nous voilà donc arrivés à San Pedro de Atacama, la ville qui possède plus de touristes que d'habitants...! On est surpris par ce que l'on découvre car nous n'imaginions pas cette ville comme cela. Déjà, on pensait qu'il n'y avait rien à faire dans le désert à part regarder les étoiles et voir la vallée de la lune. Vous verrez qu'on s'est bien trompé à ce sujet! Après un petit km de marche, on trouve notre auberge La Ruca. Jolie cour intérieure et le dortoir petit mais confortable. On s'installe, on prend nos aises (puisqu'on va y rester quelques jours) et nous sortons repérer les lieux.

San Pedro de Atacama c'est un village qui possède deux rues principales qui se croisent. Et c'est tout. Pas très loin après les touristes, les chiens sont les principaux locataires des lieux. Il y en a partout et en plus ils sont plus ou moins tous adorables, du coup les câlins ne manquent pas!

Contrairement à l'Orient où les gens t'accostent (si c'est pas t'agressent) pour te vendre des trucs sur leurs stands, ici les gens t'accostent pour te vendre un tour touristique dans le désert... Au début c'est marrant mais après 7 jours c'est carrément pénible. Les "No gracias" n'ont jamais été autant utiles et efficaces. Oui, parce qu'il faut savoir qu'à San Pedro, il n'y a que des agences de tours. Et des petites épiceries aussi. Mais principalement des agences de tours qui proposent tous la même chose sans aucune différence les uns des autres (si ce n'est parfois le prix).

On est tellement crevé de notre nuit dans le terminal et notre trajet en bus qu'on n'a pas le courage de cuisiner pour le souper. On rencontre Daniel à l'auberge, un type anglo-franco-belge qui parle 7 langues dont l'arabe et qui voyage seul (tu te sens vachement nul à côté de lui ^^), qui nous conseille le meilleur restaurant qu'il n'aie jamais fait de tout son voyage. On décide donc de suivre son conseil et de se rendre à ce restaurant. Il ne nous avait pas menti, les plats sont remplis à ras bord, la viande délicieuse et le service tout à fait cordial.

On rentre à l'auberge pour une bonne nuit de sommeil.

Notre premier jour de repos:

Nous prenons notre premier jour pour nous reposer et aller rendre visite à toutes ces agences afin de comparer leurs offres. Xavier ayant vu au loin des volcans décide que Atacama sera le lieu idéal pour démarrer les treks!

Nous rencontrons plusieurs agences et finalement nous optons pour celle qui nous aura fait 15% de réduction pour nos deux activités.

Contents, on repart à l'auberge se reposer.

La vallée de la lune:

Lundi, nous décidons de louer des vélos avec Mathieu et Fabio, un Italien rencontré la veille aussi dans notre dortoir. Il fait un froid de canard et nous ne sentons presque plus nos mains (et nos pieds aussi...). Après avoir vu les photos du voyage des grands-parents à Xavier, on a vraiment hâte de découvrir cette vallée.

A vélo, les décors changent très vite et on se retrouve propulsé dans un autre monde, enfin... sur la lune si on peut dire. Ce qu'on y voit est irréel mais pourtant bien devant nos yeux. On s'arrête une première fois pour traverser une grotte et en ressortir plus haut sur la roche. Il faudra parfois se mettre à quatre pattes pour rejoindre le bout de la grotte. Simplement magique.

On continue notre petit bout de chemin (il y aura 34km en tout), pour finalement nous arrêter une seconde fois et aller nous enfoncer à pied à l'intérieur de la vallée. On monte sur deux points de vue qui valent vraiment le détour. C'est comme s'il n'y avait plus que nous et cette vallée. Un silence absolu. Nous n'en redescendons pas les même.

Nous décidons de pique-niquer avant de nous remettre en route. La discussion est folklorique. Xavier ne parlant pas italien parle anglais avec Fabio, tandis que Mathieu ne parlant ni italien ni anglais et Fabio ne parlant pas français, ils se parlent espagnol et moi je parle italien et anglais avec Fabio.

Plus loin, nous retrouvons le chien que nous avons rencontré une première fois à l'entrée de la vallée puis une seconde fois à la grotte avec trois Français qui faisaient le tour avec lui. Seulement, nous avons retrouvé le chien sans les trois Français. Ils l'ont simplement abandonné là car il n'avançait plus. Normal, ce chien mourrait de soif. Mathieu lui a donné sa bouteille d'eau. Il l'a avalé d'une traite. Le chien, que nous avons nommé Bobby2, a fini le tour avec nous.

Nous arrivons au bout du chemin (enfin, c'est plutôt une piste de cailloux) assez fatigués et n'ayant qu'une envie: rentrer. Nous entamons donc les 18km retour avec Bobby2 à nos côtés.

Lagunas Altiplanicas :

Le lendemain, nous nous levons à 6:00 pour une excursion aux Piedras Rojas et les Lagunas Altiplanicas à 4500m d'altitude. La journée commence par 1 heure d'attente dans le froid. Le mini-bus arrive enfin et nous pouvons commencer à nous réchauffer.

Dans le bus, nous rencontrons une Américaine, Naomi, qui fera presque toute la journée avec nous et un gars, qui lui aussi parle un millier de langues, qui nous fera la traduction.

L'excursion commence par le petit déjeuner puis se poursuit aux Piedras Rojas, un lit de lave ayant formé des pierres rouges. Nous avons tout simplement le souffle coupé. Il n'y avait personne à part nous. La grandeur et la beauté de cet endroit sont tout simplement hallucinantes.

Super contents de cette première visite, nous poursuivons jusqu'au Lagunas Altiplanicas (des lagunes à plus de 4000m d'altitude) plus loin où là aussi la beauté est de rigueur. C'est incroyable d'être dans un désert et de trouver des endroits si bleus.

Nous redescendons dîner (il était temps, il est déjà 15:30) et nous terminons l'excursion au lac de Chaxa et sa réserve de flamants roses. Ce lac se trouve au milieu du salar d'Atacama qui est très différent du Salar d'Uyuni. Celui-ci n'est pas plat, mais formé d'une multitude de petites roches (en sel) qui se forment et se déforment au fil du temps.

Nous rentrons à l'auberge fatigués mais des images plein la tête. Nous soupons avec Mathieu et Fabio avant de prendre une bonne nuit de repos.

Volcan Lazcar :

C'est à 5:30 que le 4x4 (avec le chauffeur et le guide) vient nous chercher, Xavier, Fabio et moi. Nous sommes emmitouflés dans absolument tous les habits de notre sac. Le sommet du volcan se trouve à 5540m d'altitude et il y fait super froid. Surtout le matin quand le soleil n'est pas encore levé.

Nous avalons 2:30 de route et arrivons au lac Lejia sur lequel un spectacle de reflets s'offre à nous tout en déjeunant. La journée commence bien. Il fait -15 degrés et on a super froid... vivement de marcher un peu!

Nous sommes déjà à 4500m et tous nos mouvements se font ressentir. Nous reprenons la voiture et montons à la base du volcan à 4800m. De là, nous mettons un casque et prenons des bâtons et c'est parti. Nous sommes seuls, personne à l'horizon. La première demi-heure se passe bien. Nous montons avec deux guides à un rythme régulier mais rapide, presque trop rapide pour un départ. Nous avalons la première moitié de la montée en une heure. Le sommet semble encore loin, on ne le voit plus très bien depuis notre position.

Le rythme de départ devient un peu trop rapide pour moi qui manque gentiment d'oxygène. Je décide de ralentir et de changer de position dans le groupe. Je me retrouve en 4ème position avec le guide qui ferme la marche. Xavier et Fabio, eux, ne rencontrent visiblement aucun soucis, ils avancent avec Patricio le guide principal.

Quelques mètres plus haut, je ressens des vertiges et ne me sens vraiment pas très bien. Patricio fait monter Xavier et Fabio avec le second guide et décide de rester avec moi. Je pensais à ce moment-là qu'il déciderait de me faire redescendre (ce que je ne voulais surtout pas), mais il m'a donné du chocolat à la place et m'a accompagné lentement. De plus, le temps est compté car l'exposition à la fumée et au souffre dégagés par le volcan ne doit pas dépassé les trois heures par jour. Nous avons donc 2 heures pour monter et une heure pour descendre. Si nous ne sommes toujours pas au sommet au bout de ces deux heures, l'ascension s'achèvera là et nous redescendrons.

Le sommet me semble encore tellement loin et dans ma tête c'est une vrai lutte. Mais avec les encouragement du guide et sa vigilance, j'ai finalement pu rejoindre les trois autres au sommet où la vue était tout simplement imprenable. Nous ne restons que 5 minutes et redescendons. L'oxygène me manque toujours et la descente reste une bataille. Nous rejoignons finalement la voiture.

Nous sommes tellement contents de cette expérience. Rien ne vaut nos montagnes Suisses, mais j'avoue que ce volcan était impressionnant. On se réjouit de renouveler l'expérience par la suite, mais volontiers avec 1000m de moins pour moi!

Les geysers de Tatio et tour astronomique :

Tellement contents par notre expérience du volcan et enchantés par la région que nous découvrons petit à petit, nous nous laissons tenter par d'autres excursions organisées. Après avoir passé un jour de repos jeudi pour récupérer du volcan, nous nous levons à 4:30 du matin le vendredi pour aller voir les geysers de Tatio. Nous démarrons la journée avec 2:30 de route dont 2:00 de piste complète. Autant dire qu'on n'a pas beaucoup dormi dans la voiture.

Une fois l'entrée de 10'000 pesos chiliens par personne payée (ce qui est relativement cher par rapport à toutes les autres entrées qu'on a dû payer durant la semaine), nous arrivons pile à l'heure pour le lever du soleil. Nous sommes gelés. Il fait environ -12 degrés (si ce n'est pas moins). Mais le décor est sublime. Nous profitons de nous promener entre les différentes sources d'eau chaude avant de rejoindre le 4x4 pour le petit déjeuner bien copieux.

Les geysers de Tatio sont les 3ème plus grands geysers au monde. Les premiers étant ceux de Yellowstone aux Etats-Unis. En effet, les geysers se rechargent toutes les 7 à 8 minutes avant de gicler à environ 7 mètres de haut tandis que ceux des Etats-Unis gicle à 30m toutes les 8 heures environ. De plus, selon la croyance, un geyser gicle de l'eau. Or, il existe toute une série de type de geysers différents.

Après avoir pu circuler parmi ces geysers et admirer la beauté du coin, nous reprenons la route en direction de San Pedro avec quelques arrêts au passage pour voir des vicunias, des lamas, une lagune et un petit village où Xavier profite de déguster une brochette de lama.

Nous sommes de retour à l'hostel vers midi et sommes bien contents d'avoir un peu de temps à disposition. D'autant plus que le soir même, nous repartons pour une excursion à ciel ouvert. Nous avons craqué pour un tour astronomique.

C'est donc de 21:00 à 23:00 que nous pouvons admirer les étoiles et la voie lactée avec des explications d'un professionnel. Nous repérons plusieurs constellations et admirons certaines étoiles à travers plusieurs télescopes. Mars et Saturne se laissent contempler et Saturne nous laisse même percevoir son anneau. Sublime.

Nous rentrons des étoiles plein les yeux (facile!).

La vallée de la mort :

Pour notre dernière journée à San Pedro de Atacama, nous décidons de louer des vélos et de nous rendre à la Vallée de la Mort. Nous ne faisons pas le tour ordinaire mais optons pour un tour de 20km passant par un tunnel et qui longe toute la vallée sur les crêtes. J'avoue c'est un tour plutôt officieux. Le gars qui nous a donné les vélos a dit "Si, pero es muy complicado...!". Une fois dans le tunnel, nous rencontrons un Brésilien de Sao Paulo, Diego, qui nous demande le chemin. Il finira le tour avec nous. La vue depuis les crêtes se mérite sérieusement, mais en vaut tellement la peine. Nous sommes épatés par cette grandeur, ces formes, ces couleurs et cette beauté. Nous nous sentons tout petits à côté de ce panorama.

Après quelques heures de VTT, nous rejoignons le point de vue officiel de la vallée de la mort puis redescendons dans les canyons. Magique.

Sales, poussiéreux et fatigués, nous rentrons à l'hostel nous doucher et retrouverons Diego en soirée pour boire une bière. Nous finissons encore quelques achats avant de se mettre au lit. Dimanche, le réveil sera tôt, nous partons pour 3 jours en direction d'Uyuni en Bolivie.