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TROIS JOURS POUR ALLER A UYUNI

Le départ :


Pour nous rendre en Bolivie, nous avons choisi de prendre un tour organisé permettant de visiter durant les 2 premiers jours toute la région (pratiquement inhabitée) du Sud Lìpez et le troisième jour de nous rendre sur ce fameux Salar d'Uyuni, qui se trouve être la plus grande étendue de sel du monde.

Nous voilà donc embarqués dans un bus en direction de la frontière Bolivienne. Il fait froid, ça souffle beaucoup. On se dit que c'était une sacrée bonne idée d'acheter des chaussettes en merino la veille. Le bus nous dépose à la frontière pour les formalités de passage. Un nouveau tampon vient se glisser dans notre passeport. Grand sourire aux lèvres! On retrouve Maxime, le Français de Salta, complètement par hasard en train de faire la queue lui aussi pour passer la frontière. Il se lance dans l'ascension du fameux Volcan "Le Lilancabur" le lendemain depuis la face bolivienne. Il suivra nos traces avec son amie Charline pour faire le même tour que nous quelques jours plus tard (Bon, il faut dire qu'il n'y a pas 15 autres solutions pour rejoindre la Bolivie depuis San Pedro de Atacama...).

Nous profitons de déjeuner et de boire du thé chaud avant de repartir. Nous rencontrons Virgilio, notre chauffeur et guide pour ces trois prochains jours.

Nous formerons un convoi de trois 4x4 de la même agence. Deux premières voitures sont remplies par un groupe de Français d'environs 50-60 ans venus en Amérique du Sud pour trekker. On a presque l'impression de se retrouver au milieu du 4ème film "Les Bronzés en Bolivie" par moment. Pour notre part (et plutôt contents du coup), nous nous retrouvons dans la voiture avec deux jeunes couples. L'un Allemand et l'autre Anglo-Irlandais.

L'agence nous a proposé un tour un poil moins touristique (tout est relatif). D'habitude les agences proposent un tour de trois jours durant lequel on voit principalement des lagunes (beaucoup de lagunes). Le tour que nous avons choisi est composé de lagunes le premier jour mais de canyons le second jour. On ne savait pas encore qu'on en prendrait plein la vue.



Premier jour :


Nous démarrons ce tour par une première lagune appelée Laguna Blanca. C'est un lac d'eau douce pure, c'est-à-dire qu'il n'y a aucun minéraux dans cette eau. La moitié du lac est gelé et ne pouvons donc pas en admirer vraiment sa couleur mais le paysage reste magnifique. Nous faisons quelques pas difficiles face au vent pour rejoindre les 4x4 et repartons en direction de la Laguna Verde, une lagune qui porte bien son nom!




Il fait tellement froid que nos arrêts ne durent pas une éternité. Le vent souffle fort et à 4000m, la sensation de froid est décuplée. Nous remontons vite dans la voiture pour nous rendre au prochain stop. Virgilio conduit vraiment bien. Il fait attention à tous les trous et tous les gros cailloux sur la route. Il faut dire que ce n'est pas vraiment une route mais de la piste. Durant trois jours, nous allons manger 450km de piste jusqu'à Uyuni.

Nous nous rendons à Aguas Calientes reconnu pour ses sources d'eau chaude. Xavier prend son courage à trois mains pour se changer malgré le vend et le froid et se lance dans l'eau à 37 degrés. L'eau est vraiment trop chaude au début... mais après quelques minutes, il hésite à en ressortir... Puis, l'appel de l'estomac sera plus fort, il est temps de dîner!




Notre prochain arrêt sera à la Laguna Colorada dont nous nous réjouissons tant. Malheureusement, nous sommes un peu déçus car l'agence nous avait garanti que nous pourrions nous rendre au bord de cette lagune mais visiblement cela est faux. Le chauffeur s'arrête à 500m. Nous ne pouvons donc pas tellement voir la beauté de ce lac couleur ocre. Différentes histoires nous sont racontées pour expliquer ce retrait mais on ne sait pas vraiment laquelle est vraie.



Virgilio nous lance un petit "vamos?" et nous voilà déjà remontés dans son 4x4 pour nous rendre à 4900m d'altitude où se trouvent des geysers. En arrivant, nous reconnaissons tout de suite cette odeur d'oeuf pourri déjà rencontrée lors du volcan Lazcar: le souffre. Les geysers en dégagent beaucoup. Nous sommes moins impressionnés par ce que nous voyons. En effet, les geysers de Tatio de San Pedro de Atacama nous avaient époustouflés. Ici, les geysers sont plus petits et ne dégagent que de la fumée ou des bulles dans la boue bouillante. Le décor reste beau. Nous profitons.



L'heure est déjà bien avancée et nous nous remettons en route en direction du village où nous dormirons cette nuit. Nous serons chez des locaux pour la nuit. Les lits sont bien plus que confortables et le souper au top. Xavier est content, on mange des spaghettis! Une fois le soleil tombé, le froid prend sa place. Nous enfilons quelques couches et hésitons 2 fois avant de sortir pour aller aux toilettes et nous laver les dents. Il est seulement 20:00 et nous sommes déjà tous au lit, tellement on est fatigué par la journée.


Deuxième jour :


Le réveil sonne à 7:00 et c'est difficilement que nous nous levons. Le soleil est déjà debout et le coq chante. Le petit déjeuner est prêt. Les locaux sont matinaux pour nous préparer à manger. On se prépare en quelques minutes et retrouvons les autres à la salle commune. Nous sommes plusieurs à avoir passés une mauvaise nuit à cause de l'altitude (environ 4000m) : des maux de tête carabinés, des maux de gorge, nausées,... Mais le petit déjeuner nous remet sur pieds. C'est presque noel, on a droit à des pancakes ce matin! AU TOP.

Il est déjà 8:00 et nous repartons pour une nouvelle journée riche en découvertes.



Il ne nous faut pas plus de 20 minutes de route pour rejoindre un premier cirque rocheux. Le paysage est totalement différent de la veille. Des énormes roches couleur ocre (comme en Utah) prennent place devant nous. On profite de crapahuter là-dedans, de grimper aux rochers et de voir la vue depuis en haut. C'est fou comme en si peu de temps le décor change pour laisser place à quelque chose de tellement improbable. Nous n'avions plus envie de repartir de là. C'était sans connaître la suite!



Quelques kimolètres de piste plus loin, Virgilio nous emmène sur une route quasiment impraticable. Nous ne savions pas trop sur quoi elle allait déboucher. Tout ce que nous voyions à ce moment-là était un canyon et des gros rochers similaires à avant. Plusieurs secousses plus loin, nous débouchons sur une vaste étendue d'eau et de mousse où des canards et oiseaux se reposent. Nous marchons un bout plus loin et tombons sur une lagune perdue au milieu de ce canyon. Irréel. Nous grimpons un peu plus haut pour en admirer la vue. En cherchant bien, nous y trouvons même quelques "lapins" perdu sur les rochers. Il s'agit en réalité de viscaches, un grand rongeur d'Amériques du Sud, facilement reconnaissable grâce a sa grand queue.

Nous restons bouche bée quand Virgilio nous dit qu'il vient ici une fois par semaine depuis 15 ans pour y amener les touristes (on vous laisse faire le calcul du nombre de fois qu'il y est venu!). Pour lui, tout ce que nous voyons ne justifie pas autant de photos et d'émerveillement. Il a certainement vu ce décor trop de fois et n'en voit plus la beauté. Un peu comme nous, en Suisse la plupart du temps.



Nous faisons demi-tour (un peu à contre-coeur) et nous rendons près de quelques baraquements abandonnés pour dîner à la bonne franquette. Une fois l'estomac rempli, nous reprenons la route et passons près d'un lac réputé pour les flamants roses. Déçue de ne pas avoir pu en voir beaucoup lors du tour à San Pedro de Atacama, mes yeux se sont illuminés quand le guide a parlé de flamingos. En effet, la chance était avec nous, le lac est peuplé de flamants roses. La lumière du jour nous fait grâce et des reflets embellissent la lagune. C'est dans des moments comme cela que je regrette de ne pas avoir pris de télézoom... Parfois, il faut savoir observer avec les yeux. On est aux anges.



Une grosse vingtaine de minutes plus tard, Virgilio nous rappelle à la voiture. Il nous reste encore du chemin à parcourir si on veut arriver à l'hotel pas trop tard. Nous faisons encore un stop dans un charmant petit village, habité cette fois-ci, perdu au milieu de nulle part où les habitants vivent de leurs champs de kinoa, de leurs lamas et de leurs chèvres. Belle dose d'humilité. Les gens sont souriants et ouverts. Xavier peut même déguster une bière à la kinoa. Autant dire qu'elle avait le goût de bière, la kinoa n'était que l'argument marketing! On se promène dans les rues, on croise des chiens et des femmes habillées avec des vêtements typiques boliviens qu'on leur connaît. Cette fois, c'est sûr, on est en Bolivie.



L'hôtel dans lequel nous dormirons ce soir reste encore à 1:30 de route. Le chauffeur nous fait remonter et c'est avec 6 passagers faisant la sieste qu'il mange ces derniers kilomètres de poussière. Nous nous réveillons à l'entrée du Salar d'Uyuni où nous trouvons notre logement en début de soirée. Il s'agit d'un hôtel fait complètement en sel, assez impressionnant au début, puis nous trouvons cet endroit un peu froid, sans sens et très "fait pour les touristes". En effet, il est construit juste à côté d'une petit village, très pauvres dont les constructions ne sont pas encore terminées ou en laborieux état. A part les cuisiniers, nous ne croisons aucun locaux dans l'hôtel. Avant de souper, nous partons nous promener dans le petit village et croisons des enfants en train de jouer. On se dit qu'on préfèrerait mille fois dormir chez eux que dans ce grand bâtiment de sel. On dormira au chaud mais sans chaleur.


Troisième jour :


C'est à 5:00 du matin qu'il faut nous lever. Trente minutes plus tard Virgilio toque à notre porte pour nous indiquer que le déjeuner est prêt. Trente minutes encore plus tard, nous voilà dehors entrain de charger le toit de la voiture de nos gros sacs pour partir sur cette mer de sel qu'est le Salar d'Uyuni afin d'y admirer le lever du soleil. Les couleurs du ciel à la sortie de l'hostel étaient déjà magnifiques et nous pouvons les admirer tout le long du trajet. Une fois sur place, nous oublions le froid et le manque de sommeil pour contempler un spectacle tout simplement magique. On est là, et c'est pour de vrai. Les couleurs se mélangent, du rose, du rouge, du bleu et finalement le jour complet est là. Je crois que nous sommes tous émus (sauf les chauffeurs qui voient cela toutes les semaines), et nous repartons en silence pour la suite du voyage.



Virgilio roule en ligne droite jusqu'à l'île des cactus. C'est une île sur le Salar qui est composée que de cactus, assez fou quand on voit ce qu'il y a à la ronde! Il nous laisse donc 1 heure à disposition pour monter au sommet de cette île, il nous attend à la voiture en compagnie des deux autres chauffeurs.

Une marche après l'autre, nous prenons de la hauteur et pouvons admirer le Salar depuis un point de vue différent. Tout est blanc à 360 degré et jusqu'à l'horizon. Il faut dire que cette étendue de sel à un diamètre moyen approximatif de plus de 100km (genre bien plus grand que notre petite Suisse romande)! On distingue seulement quelques montagnes au loin et les quelques routes menant à notre île. Nous arrivons au sommet et nous installons sur un caillou pour admirer cette vue que nous ne reverrons pas de si tôt. La beauté de ce lieu nous fait presque oublier le groupe de 11 Français (ceux des deux autres véhicules avec qui nous faisons route) qui n'arrêtent pas de parler ainsi que tous les autres touristes présents en même temps que nous sur cette île.



Nous remontons en voiture et Virgilio nous annonce tout sourire que cette fois sera le temps des fameuses photos que tout le monde fait sur ce Salar. Nous nous rendons donc au milieu de nulle part où l'horizon est visible et passons une heure à nous amuser avec les autres à faire quelques photos rigolotes.



L'heure est venue de continuer le voyage car le temps passe vite. Nous faisons un petit arrêt dans un village en bordure du salar pour y voir son marché artisanal (peut-être toujours pas si artisanal que cela...). Mais cela nous donne l'opportunité de voir des locaux et d'échanger quelques mots avec eux. J'en profite pour acheter un pull en laine de lama.



Nous repartons et c'est en silence que nous rejoignons la ville d'Uyuni et son cimetière de trains. Nous visitons ce grand cimetière de rouille, remplis de train à vapeur, d'anciens wagons et de restes de structures métalliques abandonnées. Nous pensons à notre ami Cyrille qui aurait certainement eu beaucoup de plaisir à réaliser un de ses fameux shootings photos en endroits insolites comme il sait si bien le faire... (clin d'oeil en images).



Virgilio nous dépose ensuite à l'agence au centre d'Uyuni à 14:00, nous donne nos sacs et nous dit au revoir avec un grand sourire et une bonne poignée de main. Il nous demande de lui envoyer quelques photos de ces trois jours. Je crois qu'il nous aime bien.


Voilà, ces trois jours se terminent dans une ville pauvre et peu attrayante. Nous cherchons un bus pour nous rendre à Potosi, un peu plus au Nord. Contrairement aux autres villes que nous avons faites, le terminal de bus est une rue. Les compagnies s'alignent et les vendeurs crient dans la rue leur destination et l'heure de départ. Tu choisis ton bus comme tu choisis tes tomates au marché. Nous en faisons plusieurs, mais malheureusement ils partent tous en fin de journée voire dans la nuit. Sachant que nous n'avons pas d'hostel réservé à Potosi, on préfère prendre le bus plus tôt pour avoir du temps sur place. Finalement, nous trouvons un bon type qui part à 15:00. On paie donc 60 bolivianos (environ 9.- pour les deux) et nous montons dans le bus.




Le trajet de 4h nous a semblé ne durer que 10 minutes. Un type fait son propre ciment, une dame porte son enfant emmitouflé sur son dos, des lamas font la course, une bergère avec ses moutons, des champs de kinoa,... Nous passons le trajet à regarder le paysage tellement c'est magnifique. Imaginez une route possible entre Chamonix et Zermatt dans les montagnes et tout ce que vous avez à faire, c'est regarder. C'était pareil, mais sans la neige.



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