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LIMA

Notre bus, parti de Ica quelques heures plus tôt, nous pose enfin au terminal de bus, au centre de Lima, la capitale péruvienne. Il est 19h00 et la nuit vient de tomber. La ville et sa périphérie comptent dix millions d’habitants, c’est-à-dire plus qu’en Suisse. Quelques personnes rencontrées sur la route nous ont conseillé de résider au quartier de Miraflores au sud de la ville. Ne voulant pas nous perdre à cause des bus de cette grande ville en pleine nuit, nous négocions un taxi et embarquons sans plus attendre. Il nous faudra une dizaine de minutes pour parcourir les sept kilomètres qui séparent le terminal de bus et l’auberge prévue. Le premier essai sera le bon, nous logerons au Dragonfly Hostel pour la nuit. Nous trouvons nos lits dans un dortoir de huit personnes et prenons nos quartiers. Une fois les valeurs rangées dans les casiers bien cadenassés, nous ressortons manger une morse. Nous arpentons les rues en espérant trouver un petit restaurant à la Sud-Américaine mais ne croisons que des restaurants chics reflétant bien l’ambiance du quartier de Miraflores. On trouvera tout de même un café où nous y mangerons quelques empenadas. Une bonne nuit de sommeil réparatrice nous remettra d’aplomb pour le lendemain.


Une journée pour visiter la capitale :


Il est huit heures du matin et nous prenons tranquillement notre petit-déjeuner dans la minuscule cuisine de l’hostel. Nous n’allons pas pourtant nous plaindre car une employée prépare des pancakes au dulce de leche pour tout le monde !

Aujourd’hui, nous partons à la découverte de Lima, une ville réputée pour son modernisme et son patrimoine architectural. Malgré la taille de la capitale, nous ne souhaitons pas spécialement passer trop de temps ici. Les villes ne sont guère notre « dada » et nous savons que beaucoup de merveilles nous attendent encore au Nord du pays. Nous avons donc prévu de visiter la ville en une seule journée avant de prendre un bus de nuit le soir-même. Nous déposons nos gros sacs dans le déposito et nous mettons en route. Nous marchons dix minutes avant d’arriver à notre premier point, le bord de mer. Pour la première fois, nous voyons l’océan Pacifique. Le joli petit Parque del Amor est logé au bord de la falaise. De là, une vue spectaculaire et vertigineuse s’offre à nous. Les plages sont vides, et pour cause, le ciel est d’un gris menaçant. On décide de revenir sur nos pas pour retrouver le centre du quartier Miraflores. Sur le chemin, nous observons cette ville qui semble si européenne. Des joggeurs du matin longent les trottoirs, des buildings s’élèvent de parts et d’autres, la circulation se fait de manière si silencieuse (on est bien loin des klaxons de La Paz !), les bords de routes sont propres et fleuris, bref cet élan de modernité nous perturbe presque !



Nous rejoignons rapidement le centre du quartier. Le Parc Kennedy et le Parc Central de Miraflores nous accueillent, calmes et propres. Les péruviens viennent s’y reposer et y flâner, ou encore s’y faire cirer les chaussures ! Une fenêtre de verdure qui fait du bien au milieu de la ville. Les chats du quartier, eux, l’ont bien compris et c’est ici qu’ils vivent ! On en croise de toutes parts, dans ce grand espace qui leur semble réservé. De nombreux restaurants chics, ainsi que bon nombre de fast-food célèbres bordent ces deux places. Nous partons à la recherche d’un bus pour le centre historique et nous le trouvons rapidement grâce aux indications données par les locaux. Nous attendons moins de trois minutes avant qu’un bus ne passe et nous emporte. Nous longeons l’une des avenues principales durant plus de trente minutes. Le bus s’arrête tous les dix mètres et nous sommes entassés comme des sardines péruviennes. Nous arrivons tout de même à destination. Heureux de retrouver notre espace de liberté, nous traversons un second parc et arrivons devant le palais de justice. Ici tout est vu en grand, les artères comptent plus de cinq voies par endroit avec une circulation dense et rapide. De plus, à chaque feu de signalisation, une gendarme fait régner l’ordre avec son sifflet. Il semble que la présence humaine soit nécessaire pour appliquer la cadence donnée par les feux de circulation! Nous longeons le grand axe pour enfin retrouver le calme (relatif) d’une rue piétonne. On retrouve la vie péruvienne que nous aimons tant. Les chariots de nourritures se succèdent, les vendeurs de « petit chenit » annoncent leurs prix, des ouvriers repeignent une façade, … ! Nous nous arrêtons et observons un atelier de publicité adhésive qui rappelle de bons souvenirs à Xavier. Ils travaillent directement dans la rue car leur local ne leur en donne pas l’espace. La vie semble simple et tranquille.



Quelques centaines de mètres plus loin, nous rejoignons la Plaza San Martin, bordée de beaux bâtiments ainsi que de grands hôtels luxueux. Un statue d’un général du même nom trône au centre de celle-ci. Nous continuons notre chemin le long d’une allée marchande. Delphine résiste tant bien que mal à l’appel du shopping (oui, on ne vous a pas dit, mais elle s’est déjà achetée une robe et un t-shirt à Arequipa !) C’est finalement moi qui craque pour une paire de chaussettes… bon il faut dire que ma paire de chaussettes de randonnée a deux énormes trous au talon ! Un peu plus loin, la Plaza de Armas s’ouvre devant nous. Grande et spacieuse, digne de la place principale de la capitale. Celle-ci est bordée par la cathédrale, le palais du gouvernement ainsi que différents grands édifices de style colonial. Il est tout juste midi et les monuments viennent de fermer… jusqu’à 14h30 ! Tant pis, nous n’en verrons que l’extérieur ! Nous nous installons quelques instants et observons les soldats monter la garde devant le gouvernement avec beaucoup moins de classe et de sérieux que ceux de Londres !



Nous flânons dans le centre historique en direction du fameux couvent San Francisco de Asis. Le quartier est réputé pour son calme, son artisanat et ses churros fourrés au dulce de leche. Nous profiterons pleinement du premier et du troisième point. Nous continuons notre route en direction des terminaux de bus. En effet, nous aimerions gagner du temps et déjà acheter notre billet de ce soir pour Huaraz. Nous pourrons ainsi revenir plus tard directement à la bonne heure. Sur le chemin, l’ambiance est de plus en plus festive. Un homme arborant un maillot du football aux couleurs du Pérou nous annonce fièrement que ce soir se joue un match de qualification décisif à Lima. Il s’agit du barrage éliminatoire Pérou-Brésil et une ambiance de coupe du monde s’est installée dans la rue. Nous apercevons au loin le stade de foot et puisque les terminaux de bus se trouvent juste à côté, nous nous dirigeons dans cette direction. Nous hésitons un court instant à prolonger notre séjour d’une nuit et à assister au match. La difficulté à trouver des places sans payer une fortune nous dissuade et nous achetons, comme prévu, notre billet de bus en direction de Huaraz. Le départ est à 21h30.


Le match étant déjà à huit-clôt, nous profiterons de l’ambiance depuis l’extérieur. Nous traversons le parc bordant le stade et nous imprégnons de cette ferveur. Les vendeurs de maillots et les supporters s’en donnent déjà à cœur joie. Nous rejoignons l’avenue principale afin de reprendre le chemin de l’hostel. Cette fois-ci, nous prendrons un taxi-truffi pour rentrer. Il s’agit d’un minibus de ligne, plus rapide que le bus officiel et qui coûte pratiquement le même prix. Il ne nous faudra que dix minutes pour rejoindre la place centrale de Miraflores. Avant de rentrer à l’auberge, nous faisons un arrêt dans un petit restaurant au bord de la route pour y déguster une spécialité de Lima : les Piccarones. Il s’agit de beignets couverts de miel cuits. Nous ne serons pas déçus ! Une pure merveille pour les papilles. Heureusement que Delphine m’a un peu forcé à y goûter.



De retour à l’hostel, nous retrouvons nos sacs et bouquinons un moment sur la terrasse. Nous voulions encore retourner au bord de l’océan, mais vu la solide couverture nuageuse du jour, nous abandonnerons l’idée. A la place, nous jouons au bon Samaritain. En effet, un Québequois de l’hostel vient juste de rentrer en boitant sérieusement. Il nous explique qu’il est arrivé hier pour skater à Lima puis voyager quelque mois dans le pays. Mais voilà qu’il a fait une mauvaise chute aujourd’hui. Il ne parle pas un mot d’espagnol et boite bien bas. Nous cherchons quelques informations à la réception et ressortons pour essayer de louer des béquilles à la clinique voisine. Nos efforts seront sans succès. Nous trouverons tout de même l’adresse d’un magasin orthopédique à lui donner.


Nous remettons nos sacs sur le dos et trouvons un taxi pour le terminal de bus. Avec le match de foot, nous ne voulons pas jouer aux héros et nous perdre dans les rues bondés. Nous posons nos sacs à la station et ressortons manger une morse. Nous trouvons, vingt mètres plus loin, un petit restaurant servant des menus du jour et retransmettant le match de foot. Parfait. L’ambiance est bon enfant et les péruviens semblent (très !) confiants. Nous nous rendons finalement au terminal sur un score de 0-0, peu de temps avant la mi-temps. Déçus de ne pas voir la suite, nous sommes réconfortés de voir qu’il n’y a pas moins de trois écrans retransmettant le match dans la salle d’attente. Notre bus partira finalement avec dix minutes de retard… le chauffeur voulait attendre la pause pour reprendre la route ! Nous passons la nuit dans le bus et continuons donc notre voyage dans les chaines montagneuses du nord du pays, avec comme point d’arrivée Huaraz.



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