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COCHABAMBA

Découverte de la ville :


Après une nuit de plus passée dans le bus, nous arrivons finalement à Cochabamba à 4 heures du matin. Les alentours du terminal de bus étant réputés pour être dangereux de nuit, nous décidons d’attendre que le jour se lève avant de sortir dans le rue à la recherche d’un logement. Nous attachons donc nos affaires et « continuons » notre nuit sur notre banc. Le terminal de bus se réveille quand à lui gentiement. Les crieurs cherchent a remplir les bus à coup de « Oruurorurooooo » ou de « Alapazlapaaazz » pour annoncer les prochains départs (comprendre « Oruro » et « La Paz »). Les vendeurs de batteries externes pour natels, de jouets pour enfants ou d’autre gadgets viennent te secouer leurs produits sous le nez afin d’être sûrs que tu n’es pas intéressé. Bref, les heures passent et nous sortons du terminal à 7 heures du matin, sans avoir vraiment pu refermer les yeux.


Cochabamba est un petite ville au centre de la cordillère et des montagnes, sur un plateau à 2000m d’altitude. Elle est réputée pour son climat doux, sa bonne nourriture, et sa facilité de vie. Après 40mn de marche, nous trouvons finalement une auberge pour notre séjour : Le Jaguar House. Après avoir réveillé la staff de l'auberge, nous réservons une chambre pour la nuit à venir et retournons nous coucher, ne pouvant résister à l’appel d’un bon lit.


Nous décidons de sortir visiter la ville dans l’après-midi, après un petit somme réparateur. Nous nous dirigeons vers le centre, à 15 minutes a pieds. Nous trouvons l’office du tourisme pour y glaner quelques informations ainsi que la place centrale. Nous voulons ensuite visiter la maison Santivañez mais trouvons porte close pour une raison encore inconnue. Alors, nous retournons sur la place pour nous prendre une glace dans une gelateria d’à coté (la chaleur nous a fait craquer). Nous profitons du climat doux et de l’ambiance agréable de la place pour manger celle-ci. Après un détour par une sympathique galerie d’art (on aurait presque ramené un tableau narrant la vie campagnarde bolivienne) et le supermarché (un vrai supermarché, avec des paniers, des cadis et tout et tout ! on ne pensait plus en trouver en Bolivie! ), nous retournons à l’auberge pour nous faire à manger (celle-ci est équipée d’une petite cuisinière en libre service) avant d’aller nous coucher pas trop tard. C'est que ca fatigue ces trajets en bus!



Marché et joie du pays :


Frais comme des poissons, nous nous rendons en direction du marché de Cochabamba, le marché Cancha. En effet, celui-ci est réputé pour être l’un des plus grand marché à ciel ouvert d’Amérique du Sud. Nous nous enfilons dans les ruelles et errons d’un shop à l’autre. Chaque ruelle ayant son propre thème : Habits, légumes, quincaillerie, chaussures, pains, DVDs, ferblanterie, entretien ménager, lait pour bébés, fruits, boucherie, électronique, épices, souvenirs pour touristes, animaux, offrandes pour la Pachamama, stands de nourriture, … on y trouve tout ce que l’on souhaite ! On peut même acheter un bébé chien pour 10 bolivianos. Delphine me fait les yeux doux et je finis par lui expliquer que le voyage coûterait plus cher à trois! Elle se résigne et on continue notre chemin. Tout est très vivant, les cris, les odeurs (surtout les odeurs !!), la foule, toute une ambiance. De plus, le marché ne se limite pas aux espaces couverts, les rues entourant ce lieu sont également remplies de stands et de vendeurs auquels viennent s’ajouter les voitures et les bus. Mais voilà qu’au beau milieu de ce marché, Delphine sent un belle envie de vomir arriver. Quelque chose de la veille semble ne pas vouloir se digérer… Il nous faut alors 15 minutes pour ressortir de la foule et trouver un taxi pour nous ramener à l’hostel.

Je ne vais pas vous raconter le suite, mais vous l’imaginerez. Les joies du voyage et les aléas de la nourriture bolivienne (nous suspectons la glace). Delphine passera alors 5 jours au lit pour se remettre sur pied. Pour se consoler, les statistiques annoncent que 50% des touristes tombent malades après moins de 48 heures en Bolivie. Delphine aura tenu plus de 10 jours ! Une fois mise au lit avec un bon thé, je profite pour aller me manger un Burger King sur le pouce (si bon, et pourtant si cher en comparaison du prix de la vie du pays, plus de 50 bolivianos, soit 7CHF ! ). Je retourne ensuite au marché pour en terminer la visite, nous n’avions pu en voir qu’une petite partie ! J’arpente donc les stands une seconde fois : chapeaux, pelotes de laines, outils de construction, couvertures, ustensiles de cuisine,… je finis par tomber sur les fameux foetus de lamas séchés si typiques de la région… les habitant des villages les enterrent dans leurs jardins pour que cela leur porte bonheur et santé (Delphine a sûrement oublié de prendre un foetus dans son sac!). Je retourne ensuite auprès de ma douce lui préparer une soupe de bouillon et m’occuper au mieux d’elle.


Repos, portes closes et remise sur pied :


Les jours suivants seront calmes. Le lendemain, Delphine semble aller mieux et nous nous reposons tous les deux. L’après-midi, j’essaie d’aller visiter le Palacio Portalès. Les horaires ne sont pas en ma faveur et je rentre bredouille à l’auberge après 45mn de marche. J’en profite tout de même pour visiter les quartiers sympathiques sur le chemin. La ville est agréable à vivre, propre, et les gens très sympas. Le soir, je rencontre deux Français, Marion et Mathias. Nous décidons d’aller ensemble voir un spectacle de jet d’eau et de lumières. Malheureusement, le spectacle est en maintenance ce soir-là, nous ne verrons que quelques lumières à l’entrée du parc. Nous décidons tout de même d'aller boire un verre avant de rentrer histoire de pas avoir perdu la soirée.

Le lundi, Delphine est repartie pour un tour et cette fois ne se sent vraiment pas bien. Elle est à bout de force et sur les conseils de nos amis Français, nous nous rendons à l’hôpital quelques 2 rues plus loin. En effet, certaines bactéries ou certains virus boliviens ne sont pas guérissables sans l’aide de médicaments spéciaux. C’est un gentil docteur Argentin qui s’occupe d’elle, tout content de pouvoir exercer son anglais. (Oui parce que l'espagnol de Delphine était vachement approximatif pour décrire ses symptômes et je vous parle même pas du mien ;) ) L’hôpital est propre et avec un équipement relativement à la pointe, on est surpris en bien et quelque peu rassuré. Une perf’, une prise de sang et quelques médicaments plus tard, nous voilà ressortis. Il ne reste plus qu’à attendre les résultats et de prendre encore quelques jours de repos. Le médecin n'étant plus là dès midi, il nous donne son numéro WhatsApp afin qu'on puisse lui envoyer une photo des résultats et qu'il puisse nous les interpréter ! Décidément la vie ici ne fonctionne pas comme chez nous. J’en profite pour retourner au Palacio Portalès. Manque de bol, la maison semble ouverte, mais le gardien m’annonce que je ne peux la visiter que dans 2 heures… (allez savoir pourquoi!) Le soir-même je retourne avec les deux Français voir le show d’eau et lumières. Cette fois-ci encore nous ne verrons rien. Nous sommes lundi et les horaires ne sont pas les même que ceux du week-end… nous arrivons donc trop tard ! Un bon Pisco Sour (cocktail sud américain à base de pisco, jus de citron et de blanc d’oeuf) nous console et le tour est joué… Cochabamba sera vraiment ma ville aux portes closes!

Cette fois-ci Delphine reprend du poil de la bête, enchaîne les bouillons et le riz. Les résultats n’ont rien donné, ce n’était qu’une méchante intoxication alimentaire. Repos encore pour elle l’après midi, pendant que je retourne tenter ma chance au Palacio Portalès avec Mathias qui m’accompagne. Cette fois sera la bonne !! Nous avons même le droit à une visite guidée en français, trop facile ! La maison à été construite dans les années 1900 par un homme d’affaire devenu riche grâce aux mines d’argent de Potosì. Il a construit son palais selon différentes inspirations. Ainsi l’intérieur est très atypique. Une pièce sera du type français de versatile, la seconde sera inspirée du vatican et de ses peintures romaines, alors que la troisième nous emmène directement dans l’empire ottoman avec des inspirations arabes. Un beau mélange de culture et de style ! Le jardin extérieur nous laisse également sans voix. Le soir, Delphine semble aller mieux et Marion et Mathias nous propose d’aller voir un concert de cithare et de violon à trois cordes joué par des amis à eux un peu bohèmes. Une chouette expérience dans un cadre un peu roots.


Le lendemain matin nous partons (cette fois-ci les deux!) à la conquête du fameux El Cristo de la Concordia. Il s’agit du plus haut Christ du monde avec ses 34.20 mètres, soit plus grand que celui de Rio de Janeiro (eh ouais!) ! Nous décidons de nous y rendre à pieds. Cela fera un bon test à Delphine pour voir si elle va vraiment mieux. Gentiment mais sûrement nous arpentons les rues bien animées et arrivons au pied de la montagne. Pour arriver au sommet, deux solutions s’offrent à nous : payer 15 bolivianos pour monter en cabine ou gravir les 1000 marches qui nous sépare de la statue. Aujourd'hui, nous sommes flemmards et nous choisissons la cabine (qui l’eut cru ?!). Mais aussi parce que la dame de l'office du tourisme nous a dit que cette ascension était dangereuse. En effet, beaucoup de pickpockets font rage. Et franchement, les escaliers à découvert sans végétation, ça nous a pas vraiment donné envie! Au sommet, la statue est imposante par sa taille et sa blancheur. De plus la vue sur la ville est impressionnante. Une fois de plus, la taille de la ville nous surprend et nous remarquons à quelle point nous en avons visité qu’une infime partie. Nous faisons le tour de la place, remarquons deux jeunes boliviens qui nous suivent depuis un petit moment et qui nous observent. On les observe aussi, on se sourit, on s'est compris. Ils n'auront pas nos valeurs et ils l'ont bien senti. Au moment de redescendre, nous croisons Maude, la Québécoise rencontrée à l'auberge un jour plus tôt. On se raconte nos petites aventures et on se donne rendez-vous plus tard.

Après un bon pic-nique dans un parc en bas du télécabine, nous profitons de l’après-midi relax pour flâner dans la ville et boire une bonne bière ou un bon jus. Petite séquence "Before I Die" dans un café proposant des tables avec des craies. Delphine profite de se commander un thé froid maison avec des herbes. Une fois le thé froid arrivé avec des glaçons, elle s'empresse de demander si ce sont des glaçons avec de l'eau du robinet. Soulagement, ce n'est pas le cas. Ce sera pas son thé froid pêche de Suisse mais ça fait l'affaire!


On continue de se promener et sommes fascinés par le calme de cette ville. On s'y sent bien, comme chez nous. Les gens te laissent tranquille, tu es un membre à part entière de la ville. On croise un nombre pas possible de petites dames qui vendent des jus d'orange pressés dans la rue. Et étonnamment, très peu de chiens! On se met à la recherche d'une librairie. Oui, parce que Delphine s'est mis en tête de vouloir lire le nouveau Harry Potter. On parcourt plusieurs kilomètres pour finalement trouver des petites librairies n'ayant que des livres en espagnol. Tant pis. En ressortant, nous tombons par hasard sur le théâtre et découvrons qu'un concert de Charango gratuit aura lieu ce soir. Parfait!


Le Charango est une sorte de petite guitare à 5 cordes (10 en fait, car les 5 cordes sont doublées). Une soliste joue merveilleusement bien et est accompagnée par un ensemble complet, guitare, piano, basse, percussions, … 8 danseurs viennent même agrémenter le spectacle le temps de deux chansons. Nous assistons à la première partie du concert avant de rejoindre Maude afin de nous rendre au show d’eau, sons et lumières. Nous en resterons sans voix par la technicité de la représentation. Ça en va dans tous les sens, et de toutes les couleurs. L’eau est même utilisée comme écran afin d’y projeter des images. Les trois essais valaient la peine ! On continue de se promener dans le parc avec Maude en se racontant nos histoires et en partageant sur la vie. On est un peu triste de pas pouvoir continuer le voyage avec elle, on partage la même façon de vivre, de voyager et de penser.


On abandonne Maude une vingtaine de minutes plus tard pour aller nous trouver à manger. On tombe sur un bar-restaurant qui nous fait de l'oeil. Lasagnes et spaghettis, parfait pour clôturer cette journée.


Le lendemain matin nous rempaquetons nos sacs. Maude nous donne quelques bonnes adresses durant le déjeuner (elle vient du Nord et descend vers le Sud) et nous voilà partis en direction de l'office de migration. En effet, nous atteignons les 30 jours autorisés dans le pays et nous ne sommes pas encore prêts d'arriver au Pérou. On demande donc à un taxi de nous y conduire. On trouve l'office pleine à craquer et on espère ne pas devoir faire la queue. Nos deux amis Français sont passés par là il y a quelques jours et nous ont expliqué la marche à suivre. Nous nous rendons donc directement au guichet 6 sans nous faire prier, attendons un petit coup et tendons nos passeports. Le type nous tamponne un "30 Dias" et nous voilà repartis en toute légalité pour arpenter le reste de la Bolivie.

Nous repassons à l'auberge chercher nos sacs et nous partons pour le terminal, en direction de La Paz, la capitale la plus haute du monde. Il ne nous faut pas 3 minutes pour trouver un bus et 15 minutes plus tard, nous sommes sur la route, cette fois--ci pour 10 petites heures de trajets pour rejoindre la Paz, où la cordillère nous attend!




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